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[Lu !] INJUSTICE : ANNÉE 1 : Happy new year !

COMICS – Il est toujours difficile de sortir des sentiers battus dans l’univers du comics grand public. Les scénarii se suivent et parfois se ressemblent, et puis un jour on allume la console, et on tombe sur un mot Injustice. Nouveau jeu de combat, à l’instar de DC Universe vs. Mortal Kombat, ou bien tout nouvel univers ? La surprise fut grande en voyant le pitch du jeu tout comme elle le fut en explorant les divers niveaux. Mais ça ne s’arrête pas là, voici que l’univers d’Injustice s’étend aux produits dérivés, et aujourd’hui, aux albums de bandes dessinées chez Urban Comics.

Du numérique au papier

Même si la démarche est souvent inverse, Injustice fait figure d’exception dans le monde du comics. Son adaptation en albums papier est une petite révolution dans le monde des super-héros, car il est rare que la boucle soit aussi bien bouclée. Des héros issus de comics papier, arrivant dans le monde virtuel, pour à nouveau s’épanouir dans le papier, grandis par leur expérience numérique.

Injustice part du principe que Superman, abusé par le Joker, commet un acte irréparable qui le fait complètement basculer et perdre les valeurs qui sont les siennes. Persuadé qu’il est le seul être capable de faire régner la paix dans le monde, il décide de prendre les choses en main, écrasant toute résistance sur son passage. Il se crée alors deux clans qui s’opposent, celui de Superman, et celui de son ami de toujours, Batman. Chacun prend partie pour l’un ou l’autre et tous vont commencer à s’entre-déchirer dans ce monde qui se reconstruit peu à peu.

Ce qui frappe à la lecture du premier tome, c’est la volonté de trancher avec ce qui existe. Les personnages s’inversent quasiment, faisant apparaître un Batman presque plus modéré que son collègue en rouge et bleu. Les décisions et les actions de Superman paraissent radicales et on a du mal à suivre son raisonnement, si ce n’est qu’il a eu enfin son déclic et qu’il s’est enfin rendu compte de l’étendu des possibilités qu’impliquent son pouvoir. Un Superman moins lisse, donc, plus imprévisible, plus direct et sans pitié, secondé par une Wonder Woman égale à elle-même et qui peut enfin exprimer pleinement sa combativité. Les autres personnages sont aussi bien exploités, chacun s’interrogeant sur la légitimité d’une telle prise de pouvoir, car il est important pour eux de ne pas aller trop loin, mais comment recadrer un extra-terrestre tout puissant, avec une tape sur les doigts ?

Une année inégale

Deux albums regroupent cette première année « injuste », et même si les chapitres se suivent, ils ne se ressemblent pas, surtout au niveau graphique. Autant le dessin de Mike S. Miller est agréable et fluide, autant celui de Jheremy Raapack manque d’efficacité et de clarté. Un style plus brut, avec un encrage plus présent et plus dur, ce qui rend le tout beaucoup plus actif et vivant, mais aussi un peu plus brouillon. Quant au storytelling, il est bien cadencé e les rebondissements ne manquent pas. L’avantage d’être dans un univers alternatif, c’est qu’il y a plus de liberté offertes aux auteurs, et tuer un héros, un vilain, ou même plusieurs, n’est pas du tout handicapant pour la maison d’édition, ce qui est un autre point fort de cette série. Fini les héros surpuissants, intouchables et immortels, nous sommes dans un monde beaucoup plus encré dans la réalité, beaucoup plus dur et constatant les positions de chaque protagoniste, il parait inévitable qu’il y ait des morts des deux côtés.

Au final, Injustice est une belle réussite car elle prend à contre-pied les codes de l’univers qu’elle utilise pour en faire des avantages. Beaucoup de sujets d’actualité y sont traités : une critique acerbe du pouvoir politique, de la dictature, de la responsabilité, du partage des décisions, bref énormément de petits points abordés assez subtilement. La question des super-pouvoirs et de leurs implications est un sujet vieux comme le monde, dans les comics, mais c’est une des rares fois ou le point de vue est aussi noirci. Car il faut l’admettre, Superman voit tout en noir depuis l’événement déclencheur, ce qui l’aveugle et le conduit à des désastres encore plus grands. Il y a beaucoup d’idées dans ce comics, de bonnes idées, et même le DC cinematic universe transpire l’influence de ce titre, ce qui n’est pas rien. Avec l’arrivée d’Injustice 2 sur consoles très prochainement, et la seconde année du comics, nous n’avons pas fini d’avoir des surprises autant à travers notre écran qu’au travers de nos lectures.

injustice-tome-1-270x397Injustice Tome 1
Scénario : Tom Taylor
Dessin : Jheremy Raapack
Editeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
ISBN : 9782365773751
Prix : 17,50 €
Date de sortie : 17 février 2015

 

injustice-tome-2-270x412Injustice Tome 2
Scénario : Tom Taylor
Dessin : Mike S. Miller
Format : 232 pages
Editeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
ISBN : 9782365773751
Prix : 17,50 €
Date de sortie : 23 janvier 2015

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