Bandes dessinées

BD : Châteaux Bordeaux,T1 – Le domaine, de Corbeyran et Espé [Glénat]

La nouvelle fresque familiale au cœur du Médoc.

Depuis la publication et l’étonnant succès Les Gouttes de Dieu, le manga faisant l’éloge d’un vin français, le monde de la bande-dessinée et surtout les lecteurs s’enivrent pour le monde du vin.

Alexandra, fille d’un propriétaire viticole, décide de reprendre le domaine à la mort de son père, alors qu’elle débarque de New York et n’est pas spécialiste

Au décès de son père, Alexandra quitte New York après quinze ans d’absence pour rejoindre ses frères aînés dans le Médoc. Les trois enfants de René Baudricourt viennent d’hériter de l’exploitation vinicole familiale, un vaste domaine situé au cœur du Médoc. Si Charles et François envisagent de se séparer rapidement de la propriété pour solder les dettes dont elle est criblée, leur décision est remise en cause par la détermination de leur sœur. Le « Chêne Courbe » est leur héritage et pour elle l’opportunité de rebâtir sa vie sur les terres de son enfance. En une nuit, elle qui a perdu son père, son amant et son job est bien décidée à reprendre en main le vignoble. Au pied du mur elle se heurte à l’hostilité de son entourage. Elle qui n’y connait rien va devoir tout apprendre et faire ses preuves rapidement. Car si la fabrication d’un grand cru ne s’improvise pas, il semble que des investisseurs peu scrupuleux soient déjà sur les rangs pour acquérir la propriété.

Réunissant son courage et sa force de caractère, Alexandra Baudricourt s’apprête à relever un défi de taille qui lui révèlera sa passion pour l’œnologie.

D’un côté, elle affronte l’hostilité de son entourage, de l’autre, elle sait que pour réussir elle va devoir tout apprendre, car la fabrication d’un grand cru ne s’improvise pas. Avec humilité et courage, Alexandra se consacre dès lors entièrement à son nouvel univers qui deviendra – au fil du temps – sa passion…

Les éditions Glénat lance leur nouvelle saga familiale en plongeant le lecteur dans une aventure riche de réalisme et de précision. Corbeyran au scénario retrouve Espé au dessin (Sept jours pour une éternité…). Plus connu pour ses histoires empreintes de science-fiction (Uchronie(s), Le Chant des Stryges…), Corbeyran signe ici une fresque contemporaine et réaliste qui dévoile un univers complexe. Il s’est d’ailleurs largement documenté et entouré de spécialistes du milieu, de maîtres de chai, propriétaires, œnologues…  dans un souci de vérité. Le premier épisode de Châteaux Bordeaux passionnera les néophytes comme les connaisseurs. En attendant, L’œnologue, le tome 2 annoncé pour la fin 2011, voila un château bordeaux à savourer sans modération.


Interview de Eric Corbeyran 

réalisée par Brieg F. Haslé (source dossier de presse)

Comment vous est venue l’idée de consacrer une série à l’univers du vin ?

Bordelais d’adoption, habitant au coeur des Chartrons, je suis aux premières loges. Depuis son origine, ce quartier situé au bord de la Garonne est le haut lieu du négoce des vins de Bordeaux. Le fleuve jouait autrefois un rôle essentiel dans l’acheminement des barriques. Aujourd’hui encore, des semi-remorques livrent des caisses de vin venues de toute la Gironde dans les chais gigantesques du cours du Médoc. Outre les négociants et les courtiers, le musée du vin est également situé dans ce secteur où se déroule la fête du vin nouveau. Lorsqu’on a la curiosité très affûtée, la tentation est grande d’aller mettre son nez derrière les jolies façades bourgeoises des quais…

Êtes-vous amateur de bons vins ?

Il est très difficile, pour ne pas dire i mpossible, de ne pas succomber à la tentation. Le vin est affaire de séduction. On trouve du bon vin partout et pour tous les budgets. L’ouverture d’une bonne bouteille entre amis est un plaisir sans cesse renouvelé et une expérience toujours intéressante. Avec les années, votre palais s’affine et vous pouvez étendre votre expérience à l’infini.

Vous êtes-vous fait conseiller par des spécialistes des grands crus du Bordelais ?

Le vin est un univers très complexe. Le fait de l’apprécier dans son verre ne fait pas de vous un spécialiste. Avant d’écrire la moindre ligne, j’ai effectué un long travail de recherche. J’ai lu des ouvrages et rencontré des propriétaires, négociants, oenologues, maîtres de chai, chefs de culture… Pour me documenter plus complètement, j’ai fait des repérages photographiques dans les vignes, dans les cuviers et dans les chais. J’ai eu la chance de visiter des propriétés, grandes et petites, modestes et prestigieuses — notamment Smith Haut Lafitte et Chasse-Spleen. Au cours de ces visites, j’ai eu l’occasion de discuter avec des professionnels, tous passionnés. Ce travail en amont est l’un des moments les plus passionnants du projet.

Châteaux Bordeaux est votre première saga familiale…

 Ce registre s’est imposé naturellement. Contrairement au rythme chronologique des Maîtres de l’Orge, j’ai choisi d’ancrer toute la série dans le présent. L’héroïne, Alexandra, est une  jeune femme d’aujourd’hui, active et énergique, sensible et déterminée. À la mort de son père, elle hérite d’une exploitation. Avant de me lancer dans la rédaction du scénario, j’ai entièrement écrit l’histoire du Domaine du Chêne Courbe avec des dates précises correspondant à une série d’événements, tant familiaux qu’historiques. Cette histoire cachée rejaillira par l’intermédiaire des mémoires que le père d’Alexandra était en train de rédiger peu avant sa mort. En reprenant le flambeau familial, Alexandra prend aussi à sa charge l’écriture des nouveaux chapitres de l’ouvrage paternel. Elle fera entrer le Chêne Courbe dans la modernité.

Quelle envergure va adopter la série ?

Je pense progresser par cycles courts afin d’explorer cet univers complexe le plus à fond possible, sans perdre l’intérêt du lecteur. Le tome 2 est déjà bien entamé. Il est prévu pour la fin de l’année.

Châteaux Bordeaux a failli s’intituler Médoc. Pourquoi ce changement de titre ?

Le Médoc est une région mondialement connue. Le domaine qui sert de cadre au récit se situe géographiquement dans ce secteur de la Gironde, du côté de Margaux. C’était un bon titre, accrocheur, qui avait le mérite d’être clair. Nous nous sommes ravisés au dernier moment. La raison est simple : François, l’un des frères de l’héroïne, gère une exploitation du côté de Saint-Émilion, tandis que l’autre frère, Charles, est maître de chai dans la région de Graves. La série n’était donc pas cantonnée géographiquement au Médoc.

Les éditions Glénat sont spécialistes des grandes sagas familiales : les brasseurs avec Les Maîtres de l’Orge, les producteurs de cigares avec Flor de Luna , le monde des avocats avec L’Ordre de Cicéron

Jacques Glénat est un grand amateur de vin. C’est lui, personnellement, qui est à l’origine de ce projet. Lors d’un déjeuner, il m’a suggéré de réfléchir à la conception d’une série autour de cet univers. Outre le fait qu’il soit l’éditeur français des Gouttes de Dieu, Jacques a eu la gentillesse d’orchestrer quelques-unes de mes premières rencontres, notamment avec Michel Rolland ou avec Florence et Daniel Cathiard. Châteaux Bordeaux est ma première incursion dans le registre de la saga familiale. Je suis sur un terrain encore inexploré. Outre le thème du vin, passionnant en soi, c’est un défi technique que je me suis lancé, très stimulant pour la créativité.

De quelle façon Espé a-t-il rejoint le projet ?

Il y a dix ans, nous avons fait connaissance sur un court récit pour le collectif Paroles de Taule et avons ensuite enchaîné, toujours chez Delcourt, sur la saga fantastique Le Territoire. Perfectionniste autant que stakhanoviste, Espé n’a cessé d’évoluer. Sa sensibilité est une évidence lorsqu’on regarde ses pages. Je lui ai tout naturellement proposé la série.

L’avez-vous accompagné sur le terrain ? Cela a dû vous “contraindre” à visiter des propriétés et procéder à quelques dégustations…

Nous avons sillonné les petites routes qui traversent tous les grands vignobles du Bordelais. Bien entendu, en grands professionnels que nous sommes, nous avons mis un point d’honneur à approfondir nos connaissances en la matière !

Quel vin nous conseillez-vous pour accompagner la lecture du Domaine, premier épisode de Châteaux Bordeaux ?

C’est une question très intéressante. J’espère que certains forums sur Internet s’en empareront et la développeront, car j’aimerais justement que les lecteurs me fassent part de leur expérience. De mon côté, j’opterais pour un Chêne Courbe 2000…

Scénario : Eric Corbeyran
Dessin : Espé
Couleur : Dimitri Fogolin
Editeur : Glénat
56 pages
ISBN 9782723472814
Prix : 13,50 €
Date de sortie : 02 Février 2011
© Glénat/Corbeyran/Espé

Ender

Claire "Ender" a fait de la communication son métier. Si sa curiosité professionnelle l'a poussée à créer son blog, c'est bien sa passion de la culture et de l'entertainment qui la motive à le développer au quotidien.

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