[Critique] Divergente : peut-on être différent dans un monde uniformisé ?

Au cinéma dès demain mercredi 9 avril, Divergente, la saga à succès outre-atlantique de Veronica Roth, est éditée en France par Nathan Jeunesse. Premier volume d’une trilogie, Divergente est une dystopie trop souvent comparée (et limitée) à Hunger Games.Le rapprochement est accentué par la campagne promotionnelle du film éponyme réalisé par le studio qui est à l’origine des adaptations des romans Twilight et Hunger Games. Cependant, passé la jeune héroïne et le monde divisé dans un contexte post-apocalyptique la ressemblance s’arrête là.

Le monde est en ruine. Désormais, la société dans laquelle vit Béatrice Prior est divisée en cinq factions. Tout juste âgée de seize ans, la jeune fille qui a grandi parmi les Altruistes, doute énormément à la veille de la cérémonie du choix. Elle va choisir sa nouvelle appartenance, la faction qui de viendra la sienne pour le reste de sa vie. Une occasion unique de rester Altruiste ou au contraire de changer de vie à tout jamais. Si pour elle le choix ne semble pas évident tout ce complique encore lorsque son test de personnalité se révèle non concluant. Elle est à la fois Altruiste, Audacieuse et Erudite ce qui fait d’elle une divergente. En plus de devoir faire le bon choix, elle va devoir garder secret sa différence afin de se protéger. Déterminée à changer et à se défendre elle suit son instinct et intègre la faction des Audacieux. Dangereux et intrépides, elle n’a que quelques minutes pour se mettre dans le bain et franchir avec succès la première étape d’intégration. Désormais Béatrice sera Tris.

L’héroïne de Veronica Roth est une jeune femme déterminée dotée d’un fort caractère qui ne demande qu’à se s’exprimer. L’écriture fluide permet à l’histoire de se dérouler avec rythme. Tris quant à elle est plus complexe que ses camarades. Sa différence permet à l’auteur d’explorer les interrogations de la jeune femme et toute la palette de ses émotions. Formatée par les Altruistes, sa timidité lutte avec sa curiosité et sa force de caractère. Désinvolte et insolente quand nécessaire, elle est débrouillarde. Tris est un personnage féminin relativement atypique. Chez les Audacieux, elle va se forger de nouvelles amitiés qui vont l’aider à avancer et développer des inimitiés avec d’autres transferts. Il n’y a pas de place pour tout le monde et elle fait figure de pion facile à faire plier. Mais Tris est de ces personnages qui assument leurs choix et s’y tiennent peu importe les conséquences. Si elle est courageuse et altruiste elle n’en est pas moins égoïste quand il s’agit de survie. D’ailleurs, le roman est parfois dur et ne ménage pas son lecteur qui se retrouve au plus près des personnages au prise avec leur destin. Veronica Roth sait se montrer audacieuse dans son écriture et aussi intrépide que ses héros de papier avec un premier tome déjà riche en suspens, émotions et témérité.

Certes, le roman de Veronica Roth n’échappe pas à la romance. La relation qu’elle entretient avec Quatre est intéressante. Elle se construit et s’intensifie au fil des 450 pages. En même temps que Tris se révèle à elle-même, elle découvre ses sentiments naissants. Une romance attachante qu’on apprécie voir grandir.

Il faut espérer que le tome 2 apportera en revanche son lot de réponses concernant l’environnement du roman. L’auteure ne donne aucune explication sur son monde. La dystopie amène nombre de questions totalement ignorées par l’auteure. Sans ce perdre en descriptions fouillées, Divergente n’en aurait été que plus cohérent.

Divergente est un roman initiatique. L’héroïne est à la recherche de son identité et de sa place dans la société. Doit-elle suivre le mouvement et respecter la norme ou au contraire s’autoriser à penser différemment, à s’exprimer et à lutter pour s’émanciper et se réaliser ?

Lecture facile et agréable, Divergente entrainera son lecteur dans une aventure à couper le souffle. Tris est sans conteste une héroïne hors du commun à suivre.

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Découvrez la bande-annonce du film en salle le 9 avril 2014 :