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[Lu !] Arte tome 1, être indépendante à la Renaissance

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arte-1-komikku Titre : Arte vol. 1
Scénario : Kei Ohkubo
Dessin : Kei Ohkubo
Éditeur : Komikku Editions
Format :  208 pages – N&B
Collection : Seinen
Genre : Historique, Tranche de vie
Date de sortie : 27 août 2015
EAN : 9782372870436
Prix : 7,90€
Nb de volumes : 3 (série en cours)

© 2013 FLIPFLOPs (AKITASHOTEN)

 

Résumé éditeur

Florence, début du 16e siècle.
Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville… Hélas ! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme ambitionne de vivre de son art et de son travail. Les nombreux obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison de la folle énergie de cette aristo déjantée ?

 

Les volumes de la série
arte-1-komikku Jaquette Arte T02 PRESSE Jaquette Arte T03

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[tab name= »Critique »]

MANGA – Komikku, déjà présent, sur le créneau des mangas historiques, avec Le Chef de Nobunaga notamment, s’attaque désormais à la Renaissance avec Arte.

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A Florence au début du 16e siècle, Arte est une jeune aristocrate de 16 ans passionnée par le dessin. Dans cette société à la fois portée par la Renaissance et l’épanouissement de l’art mais aussi particulièrement misogyne, la jeune femme rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage auprès d’un des maîtres dans un des nombreux ateliers de la ville. Malheureusement, Arte se retrouve plus que jamais confrontée à son statut de femme. S’il est déjà difficilement imaginable de rencontrer une femme avec de l’ambition d’être indépendante, les hommes refusent carrément de regarder ses dessins. Motivée Arte décide de se battre mais à quels obstacles va elle devoir surmonter ?

Arte est la première série de la mangaka Kei Ohkubo. Démarrée en 2013, elle compte trois tomes au Japon. Elle nous plonge une Florence en pleine effervescence artistique à une époque où la bienséance interdit aux femmes de travailler qu’une jeune fille va faire voler en éclat. L’auteur parvient aisément à retranscrire la vitalité et l’essence qui bat au cœur de la ville. A travers la jeune Arte elle met en scène le mode de vie de l’époque. Au fil de ses tentatives ratées pour se faire engager simplement parce qu’elle est une femme, Arte se révèle plus que jamais déterminée et provoque un maître artiste peintre en se coupant les cheveux sur la place publique voulant ainsi effacer sa féminité. C’est à ce moment qu’elle fat la connaissance de Léo qui prit à son propre piège deviendra son maître malgré lui. La vie de l’adolescente bascule.

Arte qui vient de perdre son père ne devrait penser qu’à se trouver un mari pour assurer sa sécurité et sa prospérité. Mais à Florence au 16e siècle, les femmes ne pouvant hériter, sa mère et elle sont sous la menace d’une expulsion et malgré leur statut d’aristocrates, elles ne possèdent quasiment plus aucun richesse. Malgré tout la jeune femme Arte n’a jusqu’alors reçu que l’éducation réservée aux femmes telles que la broderie et la couture, la lecture et les bases du calcul, l’équitation, la musique, soutenue par son père de son vivant reste persuadée qu’elle peut devenir indépendante en vivant de sa passion : le dessin. Sa mère, aimante mais dure, qui voulait réunir une dot en vue  de lui faire faire un bon mariage ne comprend pas sa fille et regrette amèrement son choix lorsqu’elle décide de s’installer chez son maître pour entamer son apprentissage.

Si on voit assez peu d’œuvre finalement dans ce premier volume, l’entrée en apprentissage d’Arte auprès de Léo nous permet de découvrir les coulisses de la création artistique à travers les techniques de peinture, la relation entre le maître et son élève et plus précisément sur l’apprentissage en lui-même et ses étapes année après année et l’implication de l’apprenti dans les œuvres du peintre (non sans rappeler la relation du mangaka et de ses assistants aujourd’hui). L’œuvre met en évidence les disparités entre l’instruction donnée aux hommes et celle très spécifique donnée aux femmes, les choix plus que limitée pour une femme non désireuse de se marier, condamnées à entrer dans les ordres ou au contraire devenir courtisane…

Kei Ohbuko laisse à Arte toute la place nécessaire pour s’exprimer et laisser libre court à sa vitalité. La jeune femme entre en guerre contre la discrimination envers le sexe féminin. L’héroïne veut vivre par ses propres moyens et elle parvient à nous convaincre de cette possibilité. Arte est énergique, spontanée, dotée d’un enthousiasme communicatif, elle ne manque pas de nous faire rire notamment quand elle essaie désespérément de ne pas pleurer comme un homme (ce qui a le don de faire sourire Léo). Léo est un personnage intéressant, un brin bourru que l’on découvre. Il a un côté charmant qui va faire chavirer le cœur de la belle qui découvre ses premiers sentiments amoureux. Parmi les personnages secondaires, Veronica est particulièrement intéressante. La courtisane se pose à la fois comme un modèle d’indépendance tout en ayant un regard dur sur la vie. On attend de la voir se développer tant elle semble prometteuse. Globalement l’histoire avance rapidement, elle est bien écrite et rythmée si bien que l’auteur évite l’écueil de la précipitation.

Pour en venir au dessin, c’est visuellement superbe. On peine à croire qu’il s’agit de la première série de Kei Ohkubo. Les décors sont riches en détails minutieux, l’architecture florentine restituée avec finesse et le résultat épatant. Les scènes de vie comme le marché et de liesse dans la rue pour le carnaval sont vivantes, les habitants sont animés. Les décors des scènes d’intérieur fourmillent quant à eux de nombreuses petites choses croquées ici et là qui nourrissent l’imaginaire. Les personnages sont joliment dessinés et leurs tenues et costumes pleins de motifs. L’histoire gagne également en intensité grâce aux personnages très expressifs. Le talent de dessinatrice s’impose de lui-même ne devrait que s’améliorer encore au fil des tomes.

Ce premier tome repose sur l’énergie de son héroïne. D’ailleurs, le choix de faire usage d’expressions anachroniques cela a plutôt tendance à renforcer le caractère vif et rebelle d’Arte, d’illustrer sa volonté de s’éloigner des conventions.

Ce premier tome réussit le pari de nous scotcher et de nous donner l’envie de lire la suite.

Auteur : Kei Ohkubo
Format : 208 pages N&B
Editeur : Komikku Editions
EAN : 9782372870436
Prix : 7,90 €
Date de sortie : 27 août 2015

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[tab name= »Extrait »]

[Extrait] Arte, les premières pages

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Ender

Claire "Ender" a fait de la communication son métier. Si sa curiosité professionnelle l'a poussée à créer son blog, c'est bien sa passion de la culture et de l'entertainment qui la motive à le développer au quotidien.

2 réflexions sur “[Lu !] Arte tome 1, être indépendante à la Renaissance

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