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[Interview] Rencontre avec Thibaud Villanova pour « Les Recettes légendaires de Dragon Ball »

CUISINE – Mangez comme Goku avec Les Recettes légendaires de Dragon Ball. Rencontre avec son auteur Thibaud Villanova.

Que vous soyez fans de Dragon Ball ou fans de cuisine, ce livre est fait pour vous. « Curry de maman », « Daifuku des lapins », « Namek bento », « Festin du palais de Baba »…. Thibaud Villanova nous emmène dans l’univers gastronomique de Dragon Ball. Chaque recette est illustrée avec des dessins et une photo. Le niveau de difficulté, le temps de préparation et de cuisson sont indiqués à chaque fois. 

Thibaud Villanova revient sur son parcours et sur la conception de ce nouveau livre.

A&E : Quel est ton parcours ?

Thibaud : J’ai commencé à écrire des livres de cuisine inspiré par la pop culture, en 2014. Avant, j’étais responsable adjoint au « Dernier Bar avant la Fin du Monde », qui est le premier bastion de la culture imaginaire en plein de cœur de Paris. Avant ça, je travaillais dans l’événementiel du jeu vidéo, majoritairement autour de clients comme Nintendo, Ubisoft, ou dans le jeu de société comme Asmodée.

Pourquoi avoir créé Gastronogeek ?

Pour prouver que les geeks ne se nourrissaient pas uniquement  de chips, pizzas, coca. Je voulais montrer qu’il existait dans les univers imaginaires, issus de la pop culture, de la science-fiction, de la fantasy, du fantastique, de l’anime, du manga et des jeux vidéo, plein de recettes qui valaient la peine d’être vulgarisées et enseignées.

Quels lecteurs visais-tu quand tu as fait ton premier livre ?

Des gens comme moi. Je suis passionné par la gastronomie à pleins d’égards. J’ai la chance de pouvoir me nourrir correctement. Je passe plusieurs heures par jour à lire, à binge-watcher (visionnage boulimique, visionnage en rafale), à jouer, tout cela en partie pour me documenter. J’achète beaucoup de produits dérivés et d’ouvrages qui parlent de pop culture.
Je trouvais qu’il y avait un manque cruel sur le terrain de la cuisine. Le seul gros livre qui existait, c’était un livre de cookies Star Wars où l’on faisait des cookies wookies. Je trouvais ça excessivement pauvre comme traitement et pas du tout représentatif de ce que ça pouvait être. Donc, l’idée c’était de toucher les clients que je pouvais avoir au « Dernier Bar avant la Fin du Monde », basiquement du 18-35 ans. Des gens qui ont grandi avec la pop culture, Retour vers le Futur, Highlander, Star Wars. L’idée c’est vraiment de parler à tous les passionnés de culture imaginaire par le biais de la nourriture.

Comment s’est passée la conception des livres ?

Quand j’en ai eu l’idée, j’en ai parlé à mon épouse Bérengère, qui est la directrice artistique de tous mes ouvrages. Elle m’a dit que c’était une super idée, qu’il fallait la présenter. Ce que j’ai fait.
Pour les livres, on travaille en équipe réduite. Bérengère s’occupe de la direction artistique, de la mise en page, moi je conçois les recettes, je les teste, les dresse et conçois les croquis de dressage pour l’équipe photo. L’équipe photo se compose de deux personnes, le photographe et la styliste culinaire. Elle fait la sélection des ustensiles, de la vaisselle. Elle va aussi réaliser les recettes dans une seconde phase de test et les dresser. On travaille vraiment à quatre pour que chaque photo corresponde à chaque scène ou à chaque événement tiré d’une référence que l’on veut illustrer.

Est-ce que tu as dû obtenir des autorisations spéciales pour Les Recettes légendaires de Dragon Ball ?

Pour pouvoir travailler sur la licence Dragon Ball, Glénat a contacté les ayants-droits à savoir la Shueisha au Japon ainsi que Toei Animation. La Shueisha n’a pas validé le projet. Elle a laissé à Toei le soin d’accepter ou non. On a eu beaucoup de chance parce que chez les gens de la Toei, il y a beaucoup de gourmands. Mon livre sur Star Wars les a rassurés sur ma compétence à respecter une licence sacrée comme Dragon Ball.
Une fois le projet accepté chaque recette a été validée par le Japon, chaque croquis de recette pour la photo finale a été validé par le Japon, tout comme les objets mis sur chaque photo, les photos, les maquettes et ainsi de suite. Cela a donc pris beaucoup de temps. On a proposé le projet en fin 2015 et il sort fin 2019.

Pourquoi avoir choisi Dragon Ball ?

Pour moi, cela fait partie des choses sacrées de la pop culture, surtout en France qui est le deuxième pays du manga. J’ai grandi avec les dessins animés du Club Dorothée. J’étais capable de me mettre en retard pour ne pas les rater. J’avais des cartes power level, je collectionnais tout ce qui touchait à Dragon Ball. Goku, sa famille et tous les ennemis qu’il affronte font partie de mon enfance et de mon adolescence. Encore aujourd’hui, je ne rate pas les OAV, je vais voir les films.
En reregardant les DVD, en relisant le manga, je me suis rendu compte que le mec mangeait tout le temps. Je n’avais jamais vraiment vu ça avec l’œil Gastronogeek, mais c’était assez évident. Goku est relativement assez indestructible enfant, sauf quand il a le ventre creux. Il mange des quantités pas possibles de nourriture. Les personnages de Dragon Ball portent des noms tirés de légumes, il y a beaucoup de mentions de plats. Il y a énormément de meme et de gifs sur inernet où on voit Goku en train de vider des quantités astronomiques et variées de nourriture.

Comment s’est fait la sélection des recettes ?

Binge-watching complet. Comme on était partenaire avec Toei animation, le livre repose intégralement sur le contenu de l’anime. Pour Dragon Ball, il y a plus de 200 épisodes d’anime, donc il y a beaucoup de matière. La sélection c’est comme pour mes autres livres. Est-ce que c’est pertinent ? Typiquement, il fallait absolument mettre les bols de riz que Goku avale par dizaines lors de l’entraînement. Il fallait illustrer les grands arcs narratifs de Dragon Ball à savoir, le démon Piccolo, le ruban rouge, Dragon ball Z avec l’arc des Sayens, l’arc Namec avec Freezer… On a classé les recettes chronologiquement.

Quels sont tes projets à venir ?

Le 23 octobre, je sors aux éditions Hachette, le livre de cuisine officielle des studios Disney. C’est toutes les recettes que l’on voit dans les films d’animation de Blanche-Neige à Toy Story. Pour l’année prochaine, je n’ai pas la liberté d’en parler pour des raisons de négociations et de confidentialité contractuelle.

Tu as pour ambition de faire un livre autour de l’univers Ghibli. Où en est ton projet ?

C’est difficile d’en parler pour des raisons de superstitions, mais on a lancé les discussions. Ensuite, Ghibli c’est un univers très fourni sur le terrain de la gastronomie. J’ai eu l’occasion de faire quelques recettes autour de Chihiro ou Princesse Mononoké. Faire un livre c’est un rêve aussi fort que Dragon Ball.

 

Interview réalisée en partenariat avec Dozodomo

 

Les recettes légendaires de Dragon Ball
Auteur : Thibaud Villanova

Photo : Alban Couturier
Éditeur : Glénat Manga
Format : 176 pages – 18,5 x 26,5 cm
Prix TTC : 20 euros

Date de sortie : 02 octobre 2019

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